Soutien de l’ego
La possessivité cache le désir d’un soutien de l’ego, ou la crainte de le perdre.
Les besoins de tendresse, d’affection, de baisers, de bisous, de caresses, d’admiration, d’amour, de câlins, d’attention, de mots doux, de sourires, de cadeaux, d’amour, de respect… sont tous des soutiens de l’ego. Plus l’ego est gros, plus ces besoins sont importants et impératifs, et tentent de compenser un manque d’indépendance émotionnelle et spirituelle, et de confiance en soi.
L’utilisation de mon et je est le soutien normal qui s’approprie les objets ou les actions (curieusement, ces mots ne sont presque jamais utilisés dans la langue thaïe). Lorsqu’on qualifie les objets par rapport au fait de les avoir reçus ou donnés en cadeau, le soutien est plus fort, car il y a en plus la fierté, d’être soit une personne digne de recevoir des cadeaux, soit une personne généreuse qui en offre. Dans certains cas, la motivation peut aussi être de flatter l’orgueil de celui qui vous a offert le cadeau. D’autres personnes qualifient les objets en indiquant le prix qu’elles les ont payés (soit très élevé, soit particulièrement avantageux), ou l’endroit prestigieux ou original où elles les ont achetés. C’est une autre façon forte de soutenir l’ego et de se faire valoir, en exhibant ses moyens financiers ou son sens des affaires. Il faut noter que ce qui permet d’impressionner les gens dans le samsara* a l’effet opposé dans le Dharma* : il faut donc choisir ses mots et expressions en conséquence !
* Samsara (pali) : littér. transmigration perpétuelle. Désigne le cycle des renaissances – le monde conditionné dans lequel nous vivons – qui, tant que nous n’en avons pas perçu la nature illusoire et le considérons comme la seule réalité, est comparé par le Bouddha à un océan de souffrance.
* Dharma (sanscrit ; pali : Dhamma) : la doctrine du Bouddha, un des Trois Joyaux, avec le Bouddha et la Sangha. Dans un sens plus général, tout enseignement ou chemin spirituel.
26 août 1991, Bangkok